PhytoPhare

Notifier chaque agriculteurices dès qu'un changement réglementaire advient sur les produits phytopharmaceutiques qu'il ou elle utilise, et uniquement ceux-là.

Le contexte

Dans un contexte de turn-over récurrent et d’évolution de la réglementation quasi-journalière, la DRAAF Occitanie créée pour ses inspecteurices des outils d’aide à la montée en compétences ainsi qu’à la prise de décision sur le terrain. Cependant, rapidement, un gros travail de maintenance et de durabilité de ces outils pèse sur les inspecteurices et pose question au sein de la direction.

Grâce à la qualification de ce besoin métier, la DRAAF Occitanie est approchée par le SGAR Occitanie dans le cadre de laboratoire de l’innovation Occitanie (Lab’O). Le SGAR commandite un pré-projet à Sopra Steria à l’échelle de l’Occitanie, ouvrant le questionnement à l’échelle nationale. Ce pré-projet est ensuite soumis à beta.gov pour ouvrir une investigation.

Objectifs de l’investigation :

  • Vérifier le besoin d’outillage inspecteur à l’échelle nationale
  • Ouvrir l’écoute à d’autres problèmes sous-jacents
  • Interroger l’impact des inspections pour les agriculteurices (utilisateurs finaux)

Enseignements de l’investigation

Coté inspecteurs (13 inspecteurs interviewés sur 6 régions)

Hypothèse explorée : Aujourd’hui, les contrôles ne permettent pas d’être au niveau des attentes de la société sur la régulation des usages des produits phytopharmaceutiques, notamment à cause de leurs outils.

  • L’ensemble des inspecteurs interviewés ne rapportent pas de problèmes majeurs dans la réalisation de leur contrôle, toute étapes incluses.
  • Aujourd’hui, il est possible de faire un contrôle à minima (déclaratif, non-vérification des points difficilement contrôlables).
  • Ces contrôles approfondis peuvent ne pas être réalisés pour quatre raisons majeures :

    • Le manque d’accès à toutes les informations géographiques nécessaires (accès au parcellaire en amont notamment au RPG, cours d’eau, bâti).
    • La volonté de ne pas accabler les agriculteurices (biais inspecteur).
    • Diversité des approches concernant les suites à mettre en œuvre selon les régions.
    • Manque de centralisation de l’information exhaustive, à jour et facilement mobilisable des données réglementaires (en large nombre et évoluant rapidement).

Coté agriculteurices (8 inspecteurs interviewés sur 2 régions)

Hypothèse explorée : Les agriculteurices n’ont pas accès à de l’information centralisée et assimilable et à jour sur l’usage de l’ensemble des produits qu’ils stockent et utilisent.

  • Les agriculteurices ne sont jamais sûrs à 100 % de la conformité de leurs usages, pour quatre raisons :
    • Ils dépendent de centres de formation, de conseillers souvent eux-mêmes pas à jour ou non intéressés de diffuser l’information (risque de désinformation pour les agriculteurs).
    • Le manque de temps vis-à-vis de la pression à la production.
    • Certains agriculteurices sont moins impliqués vis-à-vis de cette réglementation compte tenu du faible usage des PPP (nombre de produits ou quantité de produits utilisés) dû à une poly-activité.
    • Les agriculteurices n’ont pas de source unique d’information centralisée.

Le problème requalifié

La réglementation des produits phytopharmaceutiques (ppp) et les évolutions régulières des AMMs ne sont pas centralisées de manière publique, à jour et mobilisable pour l’ensemble des acteurs concernés : agriculteurices au premier chef, mais aussi inspecteurs intrants, conseillers, revendeurs, etc. Ceci rend l’usage des ppp globalement peu fiable et discordant avec les volontés politiques et réglementaires. Ainsi, les contrôles réalisés pointent des NC sur des aspects de la réglementation très difficilement accessibles pour les contrôlés.

Pour améliorer l’usage des PPP, une information de meilleure qualité (fiabilisation de la donnée, médiation et à terme accompagnement aux alternatives) doit être diffusée de manière davantage ciblée et actionnable en premier lieu aux agriculteurices.

La solution

PhytoPhare est une application dédiée aux agriculteurices en contact avec les produits phytopharmaceutiques. Cette application propose à chaque agriculteurice d’enregistrer les ppp sur lesquels il ou elle souhaite être informé•es pour recevoir automatiquement des informations détaillées et actionnables lorsque la réglementation évolue sur ces ppp, et uniquement ceux-là.

Rapidement, la base de données sur laquelle s’appuiera PhytoPhare sera ouverte à l’ensemble des acteurices des ppp : inspecteurs, conseillers et distributeurs.

La stratégie

Pour confirmer la proposition de valeur de PhytoPhare, la première partie de la construction sera dédiée au test rapide et frugal du MVP (produit minimum viable) auprès d’une cohorte d’agriculteurices (20-30) basé•es en Occitanie. Cette cohorte rassemblera des polyculteurs-éleveureuses, car ils sont considérés comme plus facilement convertibles à la solution : peu de SI leur sont aujourd’hui consacré, peu de conseils leur sont dispensés, ils détiennent souvent un petit nombre de ppp. Cette cohorte sera formée à l’utilisation de la solution, d’abord conçue de manière frugale. Des notifications seront envoyées de manière manuelle à chaque agriculteurice de la cohorte. L’usage et l’appropriation de la solution par chacun seront évalués via les statistiques de consultation d’une part et d’autre part par des entretiens sur l’exploitation.

Indicateurs de validation d’hypothèse de valeur

  • +60 % des notifications sont vues par la cohorte
  • +40 % des notifications sont lues
  • +40 % des notifications sont comprises
  • 10-20 % des notifications contribuent aux changements des pratiques

Perspectives de développement

Évolutions du produit et usages prospectifs

  • MVP : Base de données réglementaire agrégée de manière manuelle + app sommaire à destination des agriculteurices
  • V1 (si succès) : Base de données réglementaire agrégée de manière manuelle + app DSFR à destination des agriculteurices incluant davantage de la médiation pour la mise en application des évolutions reglementaires
  • V2 : Base de données réglementaire agrégée de manière semi-automatisée + app DSFR à destination des agriculteurices incluant davantage de la médiation pour la mise en application des évolutions réglementaires et les pratiques alternatives (réductions des ppp)

En parallèle, la base de données sera rapidement ouverte aux inspecteurs sous forme d’un document de consultation simple. Une évaluation de la consultation du document nous permettra de vérifier l’utilité et l’usage effectif de ces données pour les inspecteurs.

Calendrier prospectif de déploiement incrémental auprès des agriculteurs

  • Phase 1 : Cohorte polyculture élevage (Occitanie)
  • Phase 2 (si succès) : Toutes polycultures élevage (Occitanie)
  • Phase 3 : Toutes cultures (Occitanie)
  • Phase 4 : Toutes cultures (PACA + Nouvelle Aquitaine)
  • Phase 5 : Nationalisation

Fin de l’investigation - post mortem

Le besoin initialement identifié par l’équipe (phytoconfort à destination des agents seulement) n’est finalement pas avéré.

Le besoin identifié vers les agriculteurs (pivot vers phytophare) n’est pas apparu prioritaire par la DGAL qui n’a pas souhaité poursuivre sur ce sujet, notamment de par l’existence d’applications du secteur privé sur une partie des besoins.

PhytoPhare est portée par L'Incubateur de Services Numériques (DINUM).

Ce service numérique est sponsorisé par Direction générale de l'alimentation

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Indicateurs de qualité
  • Accessibilité : non conforme
  • Sécurité : niveau inconnu
  • Bonnes pratiques : non suivies

En savoir plus sur nos indicateurs

En quelques dates

Investigation
1er septembre 2023
Partenariat terminé
15 janvier 2024

L'équipe